De l'Hypnose, de l'EMDR à laThérapie Brève Intégrative. De la Formation au Thérapeute. Paris, Marseille, Nancy, Annecy, Bordeaux.

En mouvement. Une vie. Christine Guilloux


Compte-rendu de Christine Guilloux. Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°43



En mouvement. Une vie. Christine Guilloux
Oliver Sachs s’était déjà livré dans Oncle Tungstène où il nous avait embarqués en sa passion pour la chimie, sa fascination pour les métaux, ses explorations de l’ordre caché des choses. Une première autobiographie qui nous avait déjà familiarisés à ce parcours d’une passion scientifique, étayée d’anecdotes et d’illustrations des découvertes scientifiques en chimie inorganique des XVIIIe et XIXe siècles. Une première autobiographie qui n’abordait nullement sa fascination pour la physiologie des sens, son parcours hors du commun, hors des chemins balisés et des honneurs universitaires.

Nombre de ses ouvrages nous sont connus, comme L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau, Des yeux pour entendre : voyage au pays des sourds, Musicophilia, ou peut-être moins connus comme Migraine, Un anthropologue sur Mars, Sur une jambe, L’œil de l’esprit, L’odeur du si bémol : l’univers des hallucinations. Le plus connu, L’éveil (cinquante ans de sommeil), merveilleusement adapté au cinéma, avec Robert De Niro et Robin Williams, fera connaître ses travaux sur la L-Dopa testée sur des patients atteints d’encéphalite léthargique, une forme de maladie du sommeil, son écoute attentive et attentionnée, ses questionnements sur les dosages et sur la souffrance.

En mouvement, sa deuxième autobiographie, heureusement écrite peu avant sa mort (*), s’attache donc à sa curiosité aiguisée et incessante, à ses passions nouvelles sur les territoires inexplorés de la neurophysiologie, à ce parcours d’expérimentations en tout genre et d’observations de maladies, la plupart incurables, dont les patients s’accommodent avec plus ou moins d’aisance. Né à Londres, fils de deux médecins, il était entendu qu’il se- rait médecin. Etudes à Oxford. Hésitations quant à ses orientations. Expériences contrastées qui l’incitent à quitter Londres où il y a pléthore de médecins Sacks (ses deux frères aînés sont médecins généra- listes). Il part au Canada puis aux Etats- Unis, en Californie d’abord où il poursuit ses études et passe ses équivalences, puis à New York où il s’installe en 1965, exerce en tant que neurologue. Il enseigne à l’Albert Einstein College of Medicine, écrit et devient un auteur à succès avec L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau.

Oliver Sacks va passer la plus grande partie de sa vie à étudier les troubles neurologiques, notamment la maladie de Parkinson, le syndrome de Tourette, l’autisme, l’aphasie, l’amnésie, la maladie d’Alzheimer, et comment les patients atteints de ce genre de maladies incurables se débrouillaient avec leurs symptômes.

Il va découvrir le pouvoir thérapeutique de la musique, non seulement pour adoucir les mœurs mais pour libérer, sortir ses patients de la pétrification, les remettre en mouvement de penser, de parler et de ressentir. Mais « toute maladie est un problème musical, tout remède, une solution musicale », soulignait Novalis, n’est-il pas ? La musique permet de communiquer les émotions avec intensité et limpidité, ce dont le langage n’est pas capable, bien qu’il soit commun à tous les êtres humains. Oliver Sacks va savoir manier le langage, le vocabulaire, l’expression avec les mots avec une aisance à nulle autre pareille pour nous faire partager la musique, cette invention de toutes les cultures, sa vie, son roman de vie.

Auteur à la foisonnante production, d’abord expérimentateur, aventurier, observateur, également fana des motocyclettes et haltérophile à ses heures, Oliver Sacks nous enchante de ces voyages de tous les sens, ces contes cliniques, ces narrations historiques, ces relations à l’autre et à nous- mêmes, explore les ressources fascinantes de notre cerveau, nous réveille au monde et à la merveilleuse variété de ses patients, de nos patients. Un neurologue hors du commun, tirant parti des chaos de la vie, de sa vie – de ses migraines d’enfant essentiellement visuelles, de la schizophrénie de l’un de ses frères, de sa jambe fauchée par un taureau, de son œil aveugle –, un soignant bienveillant, empathique, humain, un bon vivant... Un « voyant », un artiste, intensément vivant et en mouvement, à découvrir d’un côté ou l’autre du miroir. Sans modération.
(*) Atteint d’une maladie rare d’un œil, un mélanome oculaire, dont le traitement de radiothérapie et au laser lui fit perdre cet œil. Neuf ans plus tard, il apprend qu’il a des métastases au foie, et six mois plus tard il décède des suites de son cancer, le 30 août 2015.
 
 
 
 
 


Ouvrir le champ des possibles. Sophie Cohen
Nous nous retrouvons avec plaisir en cet automne. Ce numéro de la Revue fait la part belle à la Médecine fonctionnelle. Henri Bensoussan et les auteurs de ce dossier thématique nous présentent l’actualité et les possibilités de l’utilisation de l’hypnose et des thérapies brèves dans ce secteur de la médecine où les croyances tricotées avec les limitations corporelles peuvent faciliter ou entraver la reprise des activités, la pour-suite de la vie dans son ensemble chez nos patients.

Danser avec le patient : l'accordage pour soulager douleur, souffrance. Dr Olivier Debas
Les cas cliniques de soulagement de la douleur et de la souffrance qui suivent, et leurs commentaires, illustrent la pratique libre et tranquille d’Olivier Debas. Quatre cas cliniques comme les quatre directions possibles de remise en mouvement. Alice a 20 ans et souffre de douleurs chroniques depuis deux ans. Initialement localisées au niveau du genou gauche, elles se sont étendues à l’ensemble des membres inférieurs puis au rachis lombaire. 

La patiente récalcitrante: sortir du burn-out. Marie-Clotilde Wurz
Avec beaucoup de sincérité, Marie-Clotilde, psychologue, nous livre la façon dont elle a utilisé l’hypnose pour ouvrir vers de la nouveauté. Je suis psychologue clinicienne et hypnothérapeute. J’ai fait le choix de travailler essentiellement en cabinet libéral et d’avoir en parallèle des activités d’enseignement pédagogique et universitaire ainsi que des groupes de parole.

La perception de l’hypnose par les patients hémodialysés. Dr Catherine Lasseur
L’hémodialyse mobilise le patient pendant de longues heures, trois fois par semaine. Au travers de cet article, le Docteur Lasseur nous fait part des résultats d’une enquête sur la façon dont l’hypnose est appréciée par ces patients. ’insuffisance rénale chronique termi- nale nécessite le recours à des techniques de suppléance du fonctionnement des reins, parmi lesquelles l’hémodialyse.

La qualité de vie des patients. Un protocole de recherche. Carole Maurer
Évaluer l’intérêt de l’hypnose dans les douleurs induites par la chimiothérapie. Passionnées par la découverte des possibilités de l’hypnose, c’est avec enthousiasme qu’avec mes collègues nous avons mis en application nos rudiments. Rapidement, il nous est apparu que les moyens hypnotiques à notre disposition allaient changer beaucoup de choses dans notre métier. Mais il nous avait été enseigné toute la pertinence de « l’œil du débutant », un regard ouvert et curieux.

Hypnose et rééducation. Dr Henri Bensoussan
Hypnose et rééducation, le rapprochement a été effectué il y a longtemps par le jeune Milton H. Erickson, lors de son second épisode de poliomyélite. L’anecdote est connue : condamné à mourir à cause de ses paralysies, il va vivre, condamné à ne plus pouvoir marcher, il va marcher. C’est en puisant dans la mémoire de son corps, en retravaillant les automatismes qui nous font bouger, en utilisant ses souvenirs de mouvements qu’il va progressivement se remettre en mouvement et repartir dans le flux de sa vie.

Hypnose en rééducation pédiatrique. Bénédicte Ansel et Dr Cécile Mareau
En pratique, pendant une séance de rééducation, le kinésithérapeute intègre l’hypnose conversationnelle lors de moments bien précis : massage, mobilisation. Il peut également proposer des séances d’hypnose formelle en dehors des séances de rééducation. Il profite ensuite des séances de rééducation pour reprendre les mots employés par l’enfant, ses métaphores, et ancrer les modifications en hypnose conversationnelle.

Hypnose médicale : Douleur et difficultés motrices. Dr Henri Bensoussan
Quel bilan faire de seize années de consultations d’hypnose médicale orientées vers la douleur chronique et les difficultés motrices ? Nous proposons de distinguer deux groupes de patients. Le premier groupe qui, une fois le diagnostic posé, se sent rejeté par des phrases du style : « je ne peux rien pour vous » ; « votre état va se dégrader » ; « vos douleurs sont inévitables ».

Faire corps ou cicatriser avec l’hypnose. Dr Patrick Bellet
En matière de rééducation et d’hypnose, le propre cas d’Erickson est exemplaire. Extrait de l’article « Autohypnotic experiences of Milton H. Erickson », de 1977, qui parut sous la forme d’un dialogue avec Ernest Rossi. Rossi : « Dans vos expériences d’auto-réhabilitation entre 17 et 19 ans, vous avez appris de votre propre expérience que vous devriez utiliser votre imagination pour obtenir les mêmes effets qu’un effort réel. ».

AVC, intérêt de l’hypnose. Revue de littérature
L’hypnose a fait ses preuves dans la gestion de la douleur et de la souffrance psychologique, entrant dans les centres de rééducation. L’arrivée de la pratique de l’hypnose dans des équipes pluridisciplinaires a ouvert des perspectives sur la prise en charge d’autres pathologies, notamment neurologiques. Il n’existe pas d’étude à notre connaissance spécifique à l’hypnose en rééducation neurologique.

Métaphores possibles dans le SDRC. Dr Philippe Marchand
Le syndrome douloureux régional complexe est une pathologie dont le diagnostic est évoqué devant des suites opératoires inhabituellement douloureuses. Ce syndrome, parfois appelé algodystrophie, entraîne une impotence, des troubles trophiques et vasomoteurs : œdème, modification de température et d’aspect de la peau. Les appellations évoluent au cours des années et de la compréhension de cette pathologie.

« Je viens vous voir, y’a rien qui marche ». Dr Stefano Colombo
Cela commence bien ! Ce verbe, marcher, est omniprésent et utilisé un peu dans toutes les sauces. A la sauce mécanique quand vous vous décarcassez avec un ustensile qui ne veut pas démarrer, à la sauce militaire avec l’ordre de marche, à la sauce numérique quand votre ordi refuse de quitter le bug. Vous êtes en surpoids ? Vous vous précipitez pour savoir si le régime X,Y,Z marche pour maigrir.

Le temps de l’été. Sophie Cohen
Il était une fois l’été... Il a été... Il était ce temps attendu, ce temps de la vacuité... le temps où on le prend, on le sent... Un temps de vacances, d’ouverture pour voir, un temps pour respirer, du temps pour trouver, à moins que ce ne soit pour retrouver ? Le temps d’aller au rythme du temps. Avec ces longues journées où le soleil est souvent en complet de soirée... Flâner dans le beau temps où l’on sent les chants d’oiseaux, le bruit des vagues, les symphonies du vent qui parcourent les fibres des corps.

Dans le mouvement. Dr Adrian Chaboche
Cette rubrique est destinée à partager des expériences cliniques en quittant l’installation statique de nos habitudes de pratiques. Ouvrons-nous aux champs des possibles, dans le mouvement. Celui du patient et le nôtre. Car il existe une représentation très ancrée de l’hypnose figée, immobile. L’image du patient hypnotisé assis, parfois allongé. Se taire pour mieux s’entendre, ne faire rien pour retrouver l’action : l’hypnose est tout sauf l’immobilisme.

Rencontre avec Guillaume Martinet, jongleur. Dr Dina Roberts
Dina : Mon envie de travailler avec toi est née quand je t’ai vu sur scène. Ce qui me fascinait n’était pas seulement ton niveau technique, mais surtout ta présence. Tu parvenais, en jonglant, à captiver l’attention de toute la salle. Et si dans le public un bébé pleurait, tu réagissais immédiatement, avec la réactivité d’un animal, tout en continuant à jongler. Je te sentais à la fois entièrement plongé dans ce que tu faisais tout en restant ouvert, extrêmement sensible à l’environnement.

Gaston Brosseau, psy non classique. Dr Gérard Fitoussi
Gaston Brosseau propose une lecture de son parcours. Je lui propose des mots extraits de son univers. Solitude. C’est le mot qui me vient lorsqu’on m’interroge sur ma conception de l’hypnose. J’ai osé, depuis plus de trente- cinq ans, établir une géolocalisation de l’hypnose en dehors de toute la cartographie classique en m’autorisant toute la liberté nécessaire pour la rendre accessible à tout le monde.

Hypnose et acupuncture en anesthésie. Dr Jean-Michel Hérin
Par le Dr Jean Becchio. Jean-Michel Hérin, confrère formé en hypnose ericksonienne par Claude Virot, nous offre un bouquin agréable à lire dans lequel il évoque et décrit le lien qui unit les espaces, en apparence différents, de l’hypnose et de l’acupuncture. Expert dans les deux domaines, le Dr Hérin illustre son bel ouvrage de cas cliniques et de réflexions sur les mécanismes, communs et particuliers de ces deux approches.

En mouvement. Une vie. Christine Guilloux
Oliver Sachs s’était déjà livré dans Oncle Tungstène où il nous avait embarqués en sa passion pour la chimie, sa fascination pour les métaux, ses explorations de l’ordre caché des choses. Une première autobiographie qui nous avait déjà familiarisés à ce parcours d’une passion scientifique, étayée d’anecdotes et d’illustrations des découvertes scientifiques en chimie inorganique des XVIIIe et XIXe siècles. 

« Interventions et thérapies brèves : 10 stratégies concrètes. Crises et opportunités »
Article écrit par Sophie Cohen. Nous retrouvons ici cinq auteurs : Yves Doutrelugne, Olivier Cottencin, Julien Betbèze, Luc Isebaert et Dominique Megglé, appréciés pour leur approche clinique pragmatique des situations. Dans leur dernier ouvrage tout juste paru, intitulé : « Interventions et thérapies brèves : 10 stratégies concrètes. Crises et opportunités », ils présentent l’utilisation des outils de thérapies brèves.

Je ne pense pas donc je suis. Christine Guilloux
Colloque « Hypnose et créativité, aux frontières de la conscience ». « Hypnose et créativité, aux frontières de la conscience », une journée menée tambour battant, riche d’histoires, d’expériences, de questions sans réponses, de réponses sans questions là où Charcot a fortement contribué à la recherche médicale. Une journée tonique, brillamment orchestrée par le Dr Eric Gibert et le Pr Bruno Fautrel, Service de Rhumatologie & CETD au CHU de La Pitié-Salpêtrière, le 16 juin dernier.

Hypnose, médecine générale, sommeil. Drs Adrian Chaboche et Lauriane Bordenave
Pour ce numéro, nous vous présentons un travail national particulièrement intéressant, et dans la continuité de l’article de Daniel Quin au précédent numéro, une récente étude portant sur le sommeil. Cordi M.J., Hirsiger S., Merillat S., Rasch B., « Improving sleep and cognition by hypnotic suggestion in the ederly », Neuropsychologia 69 (2015), pp. 176-182. Cette étude clinique s’est intéressée aux effets de l’hypnose sur le sommeil et sur les facultés cognitives du sujet âgé.

La douleur ou la souffrance ? Dr Jean-Marc Benhaiem
Lorsqu’une personne est confrontée à un soin potentiellement douloureux, elle est en réalité, confrontée à la souffrance. La médecine clive la perception de la douleur en différentes composantes : émotionnelle, sensori-discriminative, cognitive et comportementale. En morcelant l’expérience de la douleur, il devient possible de mieux comprendre où se situent les difficultés.


Laurent Gross
Laurent GROSS est: - Vice-Président de France EMDR-IMO® - Président et Formateur en Hypnose... En savoir plus sur cet auteur


Rédigé le 01/02/2017 à 17:02 | Lu 1166 fois | 0 commentaire(s) modifié le 16/10/2017

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