De l'Hypnose, de l'EMDR à laThérapie Brève Intégrative. De la Formation au Thérapeute. Paris, Marseille, Nancy, Annecy, Bordeaux.

La crêpe, et papa à gauche. Dr Adrian CHABOCHE et Virginie NAVINEL, orthophoniste




Chères lectrices, chers lecteurs,

Voici un voyage dans les méandres labyrinthiques de la complexité merveilleuse de notre cerveau. Cette situation clinique est proposée par une lectrice de la revue, orthophoniste spécialisée dans la rééducation des adultes. Madame S.

Par où commencer ? Madame S. est désinhibée… très désinhibée… sur le plan cognitif principalement, sur le plan langagier certainement, et moins sur le plan comportemental, heureusement… Madame S. a ce qu’on appelle un syndrome dysexécutif.

Faisons juste une petite pause théorie. Le syndrome dysexécutif cognitif est secondaire à l’altération des processus cognitifs (fonctions exécutives) permettant d’élaborer et de contrôler volontairement les comportements dirigés vers un but. On peut citer comme exemples de ces fonctions exécutives, l’inhibition, la flexibilité mentale ou encore la planification.

Madame S. a justement des troubles de l’inhibition, qui se manifestent par des difficultés à s’empêcher de produire une réponse automatique, à arrêter la production d’une réponse en cours et à écarter les stimulations non pertinentes pour la réalisation de l’action en cours. Elle a également une Négligence Spatiale Unilatérale (NSU) gauche. Il s’agit d’un trouble attentionnel (et non une atteinte du champ visuel), qui désigne l’incapacité à orienter et à engager son action au niveau d’un hémi-espace, et/ou d’un hémicorps.

Pour faire simple, son cerveau réagit comme si la gauche n’existait pas : de son propre corps et de celle de son environnement. Et comme si cela ne suffisait pas d’ignorer complètement les informations venant de la gauche, son cerveau surinvestit l’espace droit, ce qui ne fait que majorer le manque d’attention à gauche. Elle a donc des difficultés à lire, à écrire, mais aussi à s’habiller, prendre ses repas, se déplacer…

Et bien qu’elle comprenne l’explication de ce trouble, elle n’en a en réalité aucune conscience (anosognosie), ce qui d’une part entrave sa rééducation et d’autre part l’expose à de nombreuses mises en danger. Nous sommes lundi après-midi, Madame S. trépigne devant ma porte lorsque je reviens de la pause déjeuner : « j’allais repartir », me lance-t-elle (la séance est à 13h30, il est 32...). Je lui réponds par un grand bonjour souriant. La séance commence bien…

A peine installée, Madame S. m’assaille de questions : « Eh, il paraît que tu fais de l’hypnose ? J’ai entendu Monsieur D. en parler tout à l’heure ! Je veux absolument essayer ! Pourquoi tu ne m’en as pas fait à moi de l’hypnose, hein ? Et c’était bon au self ce midi, toi ? Parce qu’ici c’était encore plus dégueu, etc., etc., etc. » Oui, Madame S. me tutoie, impossible pour elle de faire autrement. Oui, Madame S. est logorrhéique, et le premier travail au début de chaque séance, réussir à la faire taire. Oui, Madame S. passe du coq à l’âne, ou plutôt du ver de terre au mammouth…

Cela dit, elle n’avait pas tort, je ne lui avais pas dit que j’étais en train de me former à l’hypnose… Pourtant, une part de moi est quasi sûre que ce serait un outil tout particulièrement adapté à la prise en charge des troubles attentionnels. Mais l’autre part de moi, la plus hésitante, se demande surtout comment amener Madame S. à se focaliser plus de 10 secondes, et autant de défi pour moi-même que de m’exposer à m’essayer à une induction rapide. La part curieuse de l’effet de l’hypnose sur la NSU a fini par l’emporter… Première tentative, dans sa chambre, elle avait été recouchée par l’équipe soignante car elle avait « trop mal au cul (sic) » sur le fauteuil.

Elle s’était renseignée entre-temps sur l’hypnose, comment, je ne sais pas, mais en tout cas elle a une demande très claire : « je veux que tu m’emmènes sur la place des artistes à Montmartre ». Je ne cherche même pas à lui expliquer que ce n’est pas vraiment moi qui vais l’emmener là-bas, c’est inutile. C’est parti pour le 18e… 1 minute 30 plus tard, Madame S. m’interrompt ? Non, non, détrompez- vous, Madame S. ronfle… Le tour vers le Sacré-Coeur ne sera pas pour aujourd’hui…

Quelques jours plus tard, nous retentons l’expérience, dans mon bureau cette fois. Nouvelle destination ? Non, Madame S. tient à sa place des Artistes. Première tentative d’induction visuelle… « Oh ! mais t’as une grosse tache sur ton mur à côté de ta feuille, ça fait moche, tu devrais repeindre ton bureau… » Certes. Seconde tentative, focalisation sur la respiration. Ouf !....

Dr ADRIAN CHABOCHE Spécialiste en médecine générale et globale au Centre Vitruve. Il est praticien attaché au Centre de traitement de la douleur CHU Ambroise- Paré. Il enseigne au sein du DU Hypnoanalgésie et utilisation de techniques non pharmacologiques dans le traitement de la douleur, Université de Versailles.

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Dialogue stratégique pour le changement thérapeutique. Gregory LAMBRETTE
« La vie est encore elle-même un thérapeute très efficace. » Karen HORNEY
LIMINAIRES
« Savoir écouter, oser intervenir », telles sont les qualités premières du thérapeute stratégique selon John Weakland, l’une des figures de proue de l’école de Palo Alto

Protections dissociatives. Gérald BRASSINE
ANESTHÉSIANTS POUR L’HYPNOTHÉRAPIE DU TRAUMA.
Une bonne compréhension de l’hypnose est centrale pour saisir les mécanismes hypnotiques qui sont à l’oeuvre dans la création des états, tellement douloureux, de stress post-traumatiques (ESPT).

Note Dixième selon François Roustang
« Parler de la liberté n’est qu’une autre manière de parler de l’hypnose ou de la définir », « L’apprentissage de la liberté », intervention au colloque de l’AFEHM, 2007 C’est sur la notion de liberté, et il ne pouvait en être autrement, que nous refermons cette rubrique consacrée à quelques éléments de la pensée de François Roustang. 

Entrée dans l’IRM
Dr JUANA PELAEZ PEREZ. Médecin anesthésiste-réanimateur au Centre hospitalier de Tolède en Espagne, formée à l’hypnose médicale à Paris VI. Pour elle, l’hypnose est un complément de travail qui aide les patients à améliorer leur adhésion aux soins médicaux. Et l’utilisation de l’hypnose en complément crée dans l’équipe médicale une atmosphère de travail en harmonie.

Le garde-barrière de l’intestin. Exemple de protocole.Jean-Christophe LE DANVIC
Lorsqu’un patient m’est adressé par un médecin pour des douleurs de dos, il peut bénéficier de quinze séances d’une demi-heure, plus de sept heures de soins. La relation patient/thérapeute peut cependant aller plus loin que les simples techniques de massage ou d’étirement utilisées habituellement en kinésithérapie.

Hypnose et urgences pré-hospitalières.
« Qui craint de souffrir, souffre déjà de ce qu’il craint », disait Montaigne.
FRÉDÉRIC DOLLET Infirmier anesthésiste au Samu 59 à Lille. Titulaire du DU d’Hypnose de la Faculté de Lille.

Éditorial Sophie COHEN et Henri BENSOUSSAN
Pourquoi cette thématique ? En écho au dernier congrès de la Confédération francophone d’Hypnose et de Thérapies brèves (CFHTB) qui s’est tenu à Montpellier en mai dernier, où nous avions alors, Henri Bensoussan et moi-même, animé une table ronde sur ce sujet.

Conscience, placebo et réalité virtuelle Sophie COHEN et Henri BENSOUSSAN
Revue Hypnose & Thérapies Brèves n°55
Pour débuter notre article, nous vous proposons quelques définitions. Car même s’il est complexe de définir des notions en constante évolution, il nous semble essentiel pour débuter de s’intéresser aux notions suivantes : conscience, placebo, effet placebo, réalité virtuelle.

La réalité virtuelle au bloc opératoire. Des expériences sans suite. Dr Marc GALY
J’ai utilisé les casques de réalité virtuelle en janvier 2017 au bloc opératoire pour des interventions sous anesthésies locales et locorégionales, mineures et relativement courtes (varices). Dans ces expériences, le casque n’a pas répondu aux besoins du patient et n’a pas installé la relation thérapeutique basée sur une présence partagée.

L’alliance hypnose et yoga nidra. Une mise en résonance avec le patient. Dr Gérard VIGNERON.
Gérard Vigneron, médecin, a expérimenté des pratiques complémentaires à l’hypnose. Il nous parle de ses expériences qui, aux frontières du réel, interrogent notamment la notion de conscience locale.

Pas de panique ! Dr Stefano Colombo, Revue Hypnose et Thérapies brèves 55
« Je ne vais pas écrire que je ne mens pas. »
Cette phrase n’a pas été la phrase que Frédéric n’avait pas prononcée lors de la réception que l’entreprise Communication & Clarté SA n’avait pas voulu organiser.

La crêpe, et papa à gauche. Dr Adrian CHABOCHE et Virginie NAVINEL, orthophoniste
Voici un voyage dans les méandres labyrinthiques de la complexité merveilleuse de notre cerveau. Cette situation clinique est proposée par une lectrice de la revue, orthophoniste spécialisée dans la rééducation des adultes. Madame S.

Histoire de l'Hypnose. Didier MICHAUX
Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à ce sujet, l’hypnose, il n’y avait que très peu de thérapeutes faisant appel à cette pratique. Le plus célèbre était le Dr Léon Chertok, psychiatre dirigeant le service de médecine psychosomatique de l’Elan Retrouvé, auteur du livre L’Hypnose, un des rares livres, alors récent, parlant de ce sujet. En fait, le mot n’évoquait que le music-hall et en général les parasciences pour la plupart des gens.

Les grands entretiens: Gérard OSTERMANN interviewé par Gérard FITOUSSI


Laurence ADJADJ
Laurence ADJADJ est Présidente de l'Institut de Formation Hypnotim à Marseille PACA, Présidente de... En savoir plus sur cet auteur


Rédigé le 03/05/2020 à 12:44 | Lu 1339 fois | 0 commentaire(s) modifié le 22/09/2020

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