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Caractéristiques cliniques et thérapeutiques de l’hypnose




I - Le terme d’hypnose renvoie à trois notions sémantiques différentes :

- Un état objectivable (avec des signes cliniques objectifs et subjectifs ressentis et décrits par le patient hypnotisé).

- Un processus de fonctionnement psychique, physique et affectif que cet état permet et dont les phénomènes sont recherchés et utilisés,

- Un acte technique relationnel produit en interaction pour provoquer sur elle
l’état hypnotique ou utiliser ses phénomènes.

II - Ces signes cliniques peuvent être décrits selon les domaines

Signes psychiques

• Cognitifs et intellectuels : Modification attentionnelle, inhibition sélective ou déconnection de certaines opérations mentales (Cojan et al., 2009 (3), focalisation interne et absorption de l’attention sur des idées, des pensées, des souvenirs, avec dé-focalisation et désintérêt pour l’environnement extérieur, ce fameux état de « lâcher prise ».

• Trouble des processus de la mémoire : amnésie ou au contraire hypermnésie de certains éléments, distorsion temporelle…

• Littéralité dans la compréhension des paroles du thérapeute : le patient prend celles-ci « au pied de la lettre ».
Ces phénomènes particuliers de l’esprit du sujet en état d’hypnose font référence à ce que le Dr Milton Erickson définissait comme appartenant aux processus inconscients de l’esprit, par opposition au processus conscient du fonctionnement en état d’éveil.

• Émotionnel :
Modification des réactions émotionnelles, reviviscence des émotions en lien avec des souvenirs, accès à des souvenirs affectifs non accessibles normalement, capacité à ressentir ce qui est lui est évoqué par la personne qui hypnotise.

• Physiques :
Psychomoteur : détente et relaxation générale, ralentissement, rigidité catatonie, immobilité, ou fonctionnement somnambulique, modifications du tonus musculaire : hypotonie, relaxation musculaire, hypertonie, catalepsie ou rigidité d’un segment de membre, mouvements musculaires automatiques…

Certains chercheurs ont proposé un modèle de paralysie en état d’hypnose (Burgmer et al, 2012, Cojan et al, 2012 réf 4) : les processus impliqués dans une pseudo-paralysie d’un membre suggérée au sujet en état d’hypnose, sont liés à des blocages attentionnels et de la représentation de soi et non à une atteinte des circuits propres à la motricité.

- Sensoriels : modification de la sensorialité avec anesthésie, hyperesthésie, perception de type illusion ou hallucination tactile, thermique…

- Viscéraux et neurovégétatifs : ralentissement du rythme respiratoire, ralentissement de la fréquence cardiaque, modification tensionnelle et cardiovasculaire, modifications de la température cutanée (chaleur ou fraîcheur, modification du péristaltisme intestinal, mouvements de déglutition, larmes, sanglots, rires, rougeur pouvant aller jusqu’à des érythèmes provoqués par la suggestion (nous citerons l’expérience de Léon Chertok qui suggère qu’une pièce de monnaie posée sur la peau est incandescente et la peau en réaction fait apparaître une phlyctène, expérience qui néanmoins n’a jamais été reproduite et n’était pas contrôlée).

Selon l’intensité des processus, on peut parler de profondeur de l’état hypnotique qui varie de la simple absorption par le discours de celui qui hypnotise, jusqu’à un état très profond, proche de celui observé lors du somnambulisme du sommeil.

Ces signes ne pourront pas servir à prédire l’efficacité de la séance et de l’acte de soin.

III - Dans les neurosciences

Le processus est exploré et décrit avec des particularités qui ont été mises en évidence lors des études en imagerie fonctionnelle ou de test neuropsychologiques avec comparaison des résultats entre des sujets hypnotisés et des sujets non hypnotisés. L’exploration en imagerie cérébrale fonctionnelle des sujets induits en état d’hypnose montre un fonctionnement spécifique de certaines zones cérébrales de la substance grise corticale et des noyaux gris centraux :

• L’activation du cortex cingulaire antérieur,
• La désactivation du cortex cingulaire postérieur,
• Une modification de l’activation de la zone du Précunéus, petite zone corticale de la partie centrale du cerveau, impliquée habituellement dans la perception et la conscience de soi (Cojan et al. 2009, 2012).

Il a été décrit aussi une déconnection des structures cérébrales qui commandent le mouvement moteur sous l’influence de stimuli extérieurs et augmentation de l’activité des zones facilitant la motricité sous l’influence des représentations internes personnelles imaginaires du sujet lui-même ou suggérées par l’hypnotiseur. Cette zone particulière du Précunéus est encore impliquée et retrouvée dans de nombreuses études. (Deeley et al. 2014)

L’exploration avec l’Électroencéphalogramme (études des ondes électriques du cerveau), ne met pas en évidence de tracé spécifique propre à l’état d’hypnose, mais dans les transes profondes avec relaxation, la synchronisation des ondes avec prédominances d’ondes alpha typiques de la relaxation et de la méditation.

Par ailleurs les sujets facilement hypnotisables montreraient des ondes bêta dans certaines zones corticales qui correspondent à celles d’un état de veille calme focalisée sur une attention particulière. (Corrélation entre l’EEG et l’hypnose en réalité virtuelle » David White, Joseph Ciorciari ,Colin Carbis & David Liley, 2008.
réf 5)

L’implication des neurones miroir est aussi étudiée dans les processus de suggestibilité et d’hypnotisabilité.

D’autres études ont mis en évidence l’amélioration de certaines performances cognitives d’attention et de rapidité d’analyse en état d’hypnose.(Shapiro, and all, 2002 réf 6)

L’ensemble de ces éléments non exhaustifs tend à décrire le processus hypnotique comme permettant d’optimiser à la fois les fonctions de récupération et les performances psychiques et physiologiques du sujet hypnotisé.


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Rédigé le 18/02/2020 à 01:03 | Lu 458 fois | 0 commentaire(s) modifié le 15/11/2020

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